Addis-Abeba, Ethiopie (PANA) - Les changements climatiques constituent une opportunité pour l’Afrique, a déclaré Carlos Lopes, le secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), en marge de la troisième conférence sur le changement climatique en Afrique (CCDA-III) démarré ce lundi à Addis-Abeba.
Dans une interview accordée à la PANA en marge de cette conférence dont le thème porte sur le thème "L'Afrique en croissance: les opportunités du changement climatique peuvent-elles conduire le continent vers un développement transformatif ? ", M. Lopes a déclaré que le changement climatique donne des opportunités parce que l’Afrique a un potentiel qui peut être utilisé pour trouver les solutions aux problèmes soulevés par le changement climatique.
«Les Africains doivent avoir leur stratégie de négociation et ne doivent pas seulement suivre les autres. Nous avons un potentiel agricole qui peut être bien utilisé, transformer complètement la façon dont nous cherchons les solutions pour les changements climatique» a-t-il ajouté.
Analysant le potentiel du continent, Dr Lopes a affirmé que nous avons une productivité très basse et nous pouvons complètement renverser la tendance en faisant l’agro processing visant la transformation agricole et ajouter de la valeur.
«Nous avons un potentiel énorme dans les énergies renouvelables, nous avons exclusivement une biodiversité qui doit être mieux exploitée avec déjà les potentiels de pouvoir avoir un développement durable. Nous avons la possibilité de transformer les technologies, notre schéma d’industrialisation parce que il y a maintenant une connaissance technologique qui n‘existait pas auparavant», a-t-il poursuivi.
«Nous devons avoir une stratégie qui soit vraiment à nous, une stratégie de transformation pas une stratégie où on voit le changement climatique comme un malheur», a-t-il martelé.
Dans son intervention à l’ouverture de la conférence, M. Lopes avait déjà annoncé les couleurs en déclarant que «dans le passé, des changements climatiques se sont produits pour le meilleur et pour le pire, le plus souvent sans que les hommes aient pu savoir pourquoi".
"L’Afrique peut prendre l’initiative pour éviter le pire et atteindre au meilleur. Nous ne devons pas nous contenter d’être des spectateurs», a-t-il ajouté.
Démarrée ce lundi, la conférence, qui prend fin mercredi, est organisée sous les auspices du Programme sur le climat et le développement en Afrique (ClimDev-Afrique), créé conjointement par la Commission de l’Union africaine (CUA), la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et la Banque africaine de développement (BAD).
La rencontre offre aux acteurs-clé l'occasion de discuter du développement de l’Afrique et du changement climatique.
Le programme ClimDev-Afrique a pour objectif de répondre à la nécessité d’améliorer les données et les informations climatiques concernant l’Afrique et de renforcer l’utilisation de ces informations lors des prises de décision en favorisant la capacité analytique, l’acquisition et le partage des savoirs.
La valeur des services climatologiques, le rôle des politiques en matière de climat dans la résilience aux impacts du changement climatique en Afrique, les options de financement du climat en Afrique, la question de l'économie verte dans le contexte africain et la place de l'Afrique dans les négociations internationales sur les changements climatiques sont quelques-uns des sous-thèmes qui seront débattus au cours de cette rencontre.
La Conférence offrira une plate-forme pour les experts, les décideurs politiques, les praticiens, le secteur privé, les médias et la Société civile pour collectivement réfléchir sur le programme de développement de l'Afrique dans le contexte du changement climatique, basé sur la recherche, les résultats analytiques et toute une gamme d'expériences.
Elle permettra d’analyser de manière plus effective des alternatives pouvant accélérer le développement de l'Afrique et relever les défis liés au changement climatique.
Les deux conférences précédentes, CCDA-I et CCDA-II, tenues en 2011 et 2012, ont discuté de questions liées à l’avancement du savoir, des politiques et pratiques en matière de changement climatique et de développement.
Chacune a créé des espaces de dialogue qui ont permis d’attirer l’attention sur l’importance du changement climatique et ses effets sur le développement, ainsi que sur le lien entre les sciences, les politiques et la pratique.
Cette troisième rencontre met en évidence l’urgence d’intégrer le changement climatique dans la planification, la programmation et la mise en oeuvre des politiques.
Pour ses organisateurs, "le changement climatique est à la fois une menace et une opportunité".
